L’art digital ou l’art et le digital ? Une nuance mise en perspective par Julien Kouchner
L’art numérique ou digital redéfinit les normes de l’art tel qu’on le connaît. Nous ne regardons plus une peinture de maître sur toile mais plutôt une numérisation de celle-ci ou dans certains cas, sa réalisation totale sur un outil numérique. De par les innombrables possibilités que de tels outils mettent à disposition, l’art numérique a su convaincre et gagner du terrain au sein du groupe d’utilisateurs ainsi que de la clientèle aguerrie. Julien Kouchner souligne qu’il est avant tout important de faire la différence entre l’art et le digital et l’art digital puisque celle-ci se base essentiellement sur le support de réalisation. Ainsi tout oeuvre réalisé sur matériel physique puis numérisé pour adaptation au web, constituera l’ensemble de l’art indépendant du digital. L’art digital ou numérique, quand à lui, constitue l’ensemble d’œuvres réalisé sous certains supports tels que des tablettes ou ordinateurs et projetés ou imprimés.
L’art digital analysé par Julien Kouchner
Comme le dit Pierre-Claude-Victor Boiste dans Le Dictionnaire Universel, “Il faut beaucoup d’art pour plaire à tout le monde.”. Et de l’art, nous en avons ! L’ère du numérique nous propose – ou nous impose – une nouvelle vague créationnelle s’inspirant d’œuvres du passé ou manifestant des nouvelles idées.
Dans cette optique, l’art digital ou numérique ouvre un nombre incalculable de portes à la création ainsi qu’aux inspirations nouvelles que pourrait ressentir l’artiste en allumant son support. Nous parlons alors d’images numériques. Il s’agit d’images créées sur des outils ou applications web, tels qu’Adobe Photoshop, Illustrator ou encore Indesign pour les professionnels et Canva ou Pixlr pour les utilisateurs moins aguerris.
Mais alors quelles sont les contraintes de l’art digital ? Julien Kouchner fait le point
Les images numériques offrent un nombre illimité de reproductions en bonne résolution. On peut alors copier le contenu sur une clé USB, un disque dur ou un DVD. Toutefois ces supports numériques ne sont pas à l’abri de dégradations ou de mauvaises manipulations qui risqueraient d’effacer ou d’abîmer l’œuvre.
Reste la problématique du moyen de visualisation lorsqu’il s’agit d’une image ou d’une vidéo ; si l’application n’est plus à jour ou qu’elle ne peut plus lire le support, il est nécessaire de convertir l’image ce qui risquerait de perdre une partie de la qualité de résolution.
Mais Julien Kouchner souligne que l’art digital ne suppose pas que des inconvénients, en effet, aujourd’hui de plus en plus d’artistes préfèrent les outils web ou les nouvelles technologies pour exposer leur art.
La vague du numérique matérialisé
Seriez-vous intéressé par un tableau réalisé sur une tablette ? Et bien l’artiste David Hockney a fait le pari de réaliser quelques-unes de ses toiles sur un IPad lors d’un voyage à San Francisco, aux Etats-Unis. Son œuvre, Yosemite-suite1, dépeint un paysage inspiré de la réserve naturelle appelée du même nom que l’artiste aurait visité lors de son séjour. Ne vous méprenez pas, contrairement à d’autres œuvres numériques, il vous est possible d’emmener celle-ci chez vous et de l’exposer dans votre salon puisque le peintre a fait le choix d’agrandir les images et de les faire imprimer par la suite.
Dans le courant des œuvres concrètes, nous retrouvons les sculptures réalisées sur des imprimantes 3D. L’artiste Miguel Chevalier en est l’un des pionniers. Son œuvre Janus (2013) représente le Dieu sous 2 facettes pixélisées, un visage regardant vers le passé et l’autre vers le futur.
La photographie constitue également un art numérique matérialisé puisqu’il permet à l’artiste de modeler son œuvre et d’y imposer sa signature personnelle en le printant.
Le numérique virtuel
Grâce aux outils et applications récemment développés par l’homme, il est possible de faire de l’art à partir d’images sources que l’on trouverait sur le net ou même de créer du contenu de toutes pièces.
Julien Kouchner analyse L’œuvre The Origin of The World (2013) de Miguel Chevalier prend en compte l’aspect intuitif de l’être humain en proposant une installation interactive de réalité virtuelle créée avec deux PC, cinq vidéoprojecteurs et 2 caméras infrarouges. Cette exposition s’inspire de la biologie et des micro-organismes et vous plongera dans un monde de formes et de couleurs allant du neutre au flashy assimilé aux années 70.
L’extension de Google, appelée Arts & Culture propose, quant à lui, un large éventail d’œuvres numérisées et adaptés à l’affichage web. Vous trouverez par exemple l’exposition The Curse of Pharaoh Tutankhamun qui lie des images d’archives et des citations d’archéologues à des courtes descriptions historiques.
Dans le domaine de l’art digital, à vous de choisir entre le numérique matérialisé ou le numérique virtuel…