La France devrait rendre au Cameroun près de 8000 bien patrimoniaux

Ce sont exactement 7838 artefacts qui étaient jusqu’à présent en possession de la France qui vont être restitué à leur terre d’origine, le Cameroun.

Il s’agit bien évidemment d’objets qui ont été volés lors de la période coloniale durant laquelle la présence française fut l’occasion de voir des objets de rites, de cultes, de décorations et des biens que possédaient les chefferies être pillés.

C’est un rapport sur «La restitution du patrimoine culturel africain. Vers une nouvelle éthique relationnelle», qui a permis de montrer que la France abrite 90.000 objets d’art africains dans des collections nationales. La plupart se trouve au Musée du Quai-Branly, avec une estimation de 70 000 objets venus d’Afrique.

En ce qui concerne plus spécifiquement le Cameroun, en plus des 7838 œuvres d’art qui ont été répertoriées en France, une observation similaire a été faite en Allemagne dans le Musée de Bremen.

Les objets rendus comportent en plus des objets sacrés, également des instruments de musique.

On retrouve ainsi le siège du 11e roi Bamoun que les militaires français avaient pris de force en 1925 ainsi que des milliers d’objets liés au patrimoine culturel camerounais.

Le retour des objets va se faire en coordination avec les autorités afin de s’assurer qu’elles se considèrent en mesure d’accueillir et conserver ces objets. L’étude de ce patrimoine permettra de mieux connaître l’histoire camerounaise et des populations et ethnies la composant.

En effet, ce sont des biens qui ouvrent un porte pour expliquer le présent, et d’établir une généalogie au sein des populations et de leurs cultures.

Ce retour doit aussi constituer un terrain culturel commun pour l’ensemble des Camerounais, et si la portée symbolique de ce retour est évident, il s’agit aussi un motif fondamental de stabilité sociale et politique, pour un pays dans lequel les questions ethniques sont d’une importance fondamentale.

Les deux auteurs du rapport, la Sénégalaise universitaire Felwine Sarr, et la Française Bénédicte Savoy, conseille que ce retour se fassent dans les meilleurs délais, en estimant qu’ils ont été prélevés par la force ou « présumés acquis dans des conditions inéquitables ».

Elles recommandent ainsi de faire cette restitution en plusieurs temps, tout d’abord immédiatement, jusqu’à novembre 2019, puis pour une deuxième série d’objets, du printemps de l’année prochaine jusqu’en novembre 2022. Et finalement un troisième temps de retour de ces objets à partir du mois de novembre 2022.