Ce sont donc neuf personnes, qui avaient été kidnappés à Kumba, dans la région du Sud-Ouest, dans une école de la ville, que l’armée camerounaise est parvenue à évacuer du lieu où ils étaient retenus en otage. Durant l’opération, quatre sécessionnistes, ayant participé à la capture des victimes, ont été abattus. Parmi les personnes enlevées, il y avait 8 enfants et un enseignant.
Les mouvements indépendantistes des régions anglophones du Cameroun se sont depuis le mois de novembre 2016 enfoncés dans une fuite en avant vers la violence et le terrorisme, en ayant en ligne de mire le système éducatif et leurs représentants, qu’il s’agisse des professeurs ou des directeurs d’école. Les élèves font désormais partie des cibles premières, via ces prises d’otages, et les parents qui osent envoyer leurs enfants apprendre à l’école sont aussi menacés.
Des ONG, tel que HRW (Human Rights Watch) n’ont pas hésité à faire un parallèle entre les méthodes des miliciens sécessionnistes et celles de groupes islamistes comme Boko Haram.
Mardi après-midi, des hommes en arme ont pénétré dans l’établissement scolaire de Kumba, insufflant un vent de panique. De nombreux élèves ont voulu fuir en sautant la clôture afin de ne pas être enlevé par les séparatistes.
On a d’abord cru qu’une vingtaine d’élèves avait été emmenés par les miliciens, du fait de la grande confusion au moment du rapt.
D’après le rapport donné à la presse par Nto’ou Ndong Chamberlin, officier supérieur de division pour le district de Meme, dans la région du Sud-Ouest, le soir-même, les forces de l’ordre avaient pu libérer trois élèves en abattant deux terroristes lors d’un échange de coups de feu au moment où une descente était effectuée dans un camp sécessionniste.
Les autres otages ont réussi à prendre la fuite durant l’attaque de mercredi matin pendant laquelle deux autres kidnappeurs, dont le chef du groupe « Man of Locks », ont été tués, a affirmé M. Nto’ou.
Des armes ont été saisies par l’armée ainsi que des munitions et trois motos.
Les enlèvements sont devenus courant depuis que les sécessionnistes ont lancé leur campagne de terreur parmi la population. Il y a deux semaines, 80 élèves avait été enlevés à Bamenda dans la région Nord-Ouest. Ce phénomène touche non seulement les écoliers, les enseignants et les directeurs d’école, mais aussi les chefs traditionnels locaux, les hommes d’affaires, et toutes les personnes représentant une autorité.