Eric Lasery parle des villes mondiales

Nous vivons à l’ère des villes. S’il y a soixante ans seulement un tiers de la population mondiale vivait en elles. Aujourd’hui, plus de la moitié des habitants de la planète est concentrée dans les zones urbaines. Et, à l’avenir, ce nombre va augmenter.

Selon les perspectives des Nations Unies, en 2050 les deux tiers de tous les citoyens du monde vivront dans les villes. Le point sur la question avec Eric Lasery Président de Sifer Immobilier.

La migration vers les villes

L’intensification des flux de population des zones rurales vers les villes dans la seconde moitié du XXe siècle a conduit à la croissance physique de ces centres urbains en absorbant les villes environnantes et l’urbanisation des zones environnantes. Bientôt le concept de mégapole est apparu, définissant les zones métropolitaines avec plus de dix millions d’habitants.

Selon Eric Lasery, il y a actuellement dans le monde 31 mégapoles dans lesquelles vivent 500 millions de personnes. D’ici 2030, le chiffre passera à 41 et 730 millions d’habitants y résideront, soit près de 9% de la population mondiale (source: Nations Unies).

Les mégapoles les plus peuplées

La région de Guangzhou – Shenzhen (plus de 48 millions de citoyens), Tokyo (plus de 38 millions), Delhi et Shanghai (avec environ 25 millions chacun) et Mumbai (21 millions de personnes) sont les mégapoles les plus peuplées de la planète. Et ils continueront à l’être en 2030. Paris et Londres, avec un peu plus de 10 millions d’habitants chacun, sont les représentants européens.

Sans aucun doute, la concentration de la population et sa taille font de ces grandes villes une référence mondiale. Cependant, à la fin du siècle dernier, les villes ont commencé à être étudiées en fonction de leur capacité à influencer globalement, non seulement les questions socio-économiques, mais aussi la culture ou la politique.

Vers des « villes mondiales »

Ainsi ont émergé les villes mondiales, avec des niveaux élevés d’activité commerciale, de capital humain, d’échange d’informations, d’activités culturelles et d’engagement politique. Eric Lasery précise que ces villes sont devenues des entités économiques et politiques qui ont transcendé leurs limites géographiques. Elles exercent leur influence dans le monde entier.

Certaines villes mondiales, telles que New York, Londres et Paris, apparaissent également à plusieurs reprises parmi les villes les plus influentes de la planète. D’autres, comme Amsterdam, Berlin, Madrid ou Munich, parviennent à exercer leur influence dans le monde?

Ces villes ont toutes quelque chose en commun: elles sont ce que les Anglais appellent « villes mondiales ». Eric Lasery précise que ces villes sont reliées entre elles par les flux mondiaux du commerce, de l’immobilier et des capitaux.

Villes mondiales et immobilier

Eric Lasery souligne que sur 24 villes à dimension « mondiale », neuf sont en Europe.

Amsterdam, Berlin, Stockholm, Francfort, Londres, Madrid, Milan, Munich et Paris réussissent à attirer les investisseurs internationaux, le siège de grandes entreprises. Ces villes sont connectées à l’économie mondiale par les grands ports et les aéroports et leurs économies.

Du point de vue de l’immobilier, les «villes mondiales» sont les véritables protagonistes et, à ce titre, offrent de multiples avantages indique Eric Lasery. La preuve en est que les investisseurs et les occupants de l’extérieur de l’Europe qui cherchent à entrer sur le continent ont tendance à les cibler en premier.

Au cours des cinq dernières années, les six principales «villes globales» d’Europe – Londres, Paris, Munich, Francfort, Madrid et Milan – ont attiré 45% de l’ensemble des investissements immobiliers non européens. Cette tendance est plus prononcée dans le cas des capitaux d’Asie et du Moyen-Orient, puisque ces villes ont respectivement accumulé 73% et 64% de leur investissement total.

En plus de diriger le marché en termes de mouvements de capitaux et des prix, son attrait pour les investisseurs se traduit par une augmentation soutenue de la demande pour les actifs à long terme, ce qui sous-tend la croissance des revenus.

Les nouvelles technologies jouent un rôle central dans la transformation des villes et du marché immobilier. Et la connectivité est un facteur clé de la croissance, en avance sur la taille ou le pouvoir politique, et environ 40% du PIB d’une ville dépend des flux de biens, de capitaux et de services.

Une bonne preuve de cela est que ces grandes «villes mondiales» ne sont pas toujours les capitales politiques, mais ce sont celles qui sont le mieux connectées au transport, au commerce et aux nouvelles technologies.