Le dépistage du cancer colorectal, analyse par Jean-François- Floch

La lutte contre le cancer colorectal est une cause pour laquelle il faut continuer à se mobiliser. Jean-François Floch, dirigeant du laboratoire BioRéalités et d’EraMondi, nous décrypte le dépistage et ses enjeux. Il s’agit du 3ème cancer le plus répandu et du 2ème le plus meurtrier en France. S’il est détecté à temps, dans 9 cas sur 10, la guérison est possible.

Le dépistage

Avec près de 43 000 nouveaux cas de cancer colorectal par an, et 18 000 décès par an en France, le risque d’en être atteint n’est pas le même pour tous. C’est pour cela qu’il est nécessaire d’en parler avec votre médecin traitant en fonction de vos antécédents familiaux, nous indique Jean-François Floch. Il sera à même d’évaluer les risques de générer ce type de cancer au stade le plus précoce, ce qui augmentera les chances de guérison. Il vous orientera vers les modes de dépistage ou de surveillance adaptés pour votre situation. Le test actuellement le plus utilisé ne présente aucun risque puisqu’il s’agit d’une recherche de sang dans les selles. Si des traces de sang sont détectées, une coloscopie sera alors nécessaire. Un risque de complication liée à une coloscopie reste néanmoins rare puisqu’il y a 1 à 3 cas pour 1 000 coloscopies réalisées.
Un nouveau test révolutionnaire a été développé suite aux travaux scientifiques de Dominique Joubert sur l’interaction entre la progastrine et le cancer. Ce test sanguin permet de détecter la présence d’une cible du cancer : la progastrine.
Plus précoce et avec un taux de faux positif très faible, il devrait permettre une amélioration très sensible dans la détection précoce des cancers, dont le cancer colorectal analyse Jean-François Floch.

Les bénéfices du dépistage

Le dépistage constitue un moyen essentiel pour agir contre le cancer colorectal, qui est d’évolution lente.
Une étude a permis de donner quelques notions qui n’est pas inutiles de rappeler. Les premiers symptômes du cancer colorectal apparaissent généralement vers 60 ans, pour une moyenne pour les hommes à 71 ans et 75 ans pour les femmes… alors que ce cancer a souvent commencé vers 34 ans !
Le test dit OC-Sensor en France, est un test immunologique rapide et efficace pour détecter la présence de sang dans les selles, il est remis par votre médecin traitant à partir de l’âge de 50 ans. Il permet de détecter des adénomes ou des polypes dans le but de les retirer avant qu’ils ne soient devenus un cancer colorectal à un stade avancé. Cela impliquera des traitements moins lourds et augmentera les chances de guérison. Cela permettra également de vérifier si cela nécessite une surveillance du domaine médical selon les signes d’alertes ou d’éventuels facteurs de risques.
Le principal défaut de ce test est son taux de faux positif qui peut atteindre 70%. Cela signifie que le test va bien indiquer la présence de sang dans les selles mais que ce sang n’est pas lié à la présence d’un cancer colorectal.
L’arrivée sur le marché du test DECODE Lab de détection de la progastrine dans le sang, va apporter une nouvelle solution de dépistage précoce du cancer colorectal.

Pour qui ?

Si vous ne présentez aucun antécédent, ni symptômes anormaux, et que vous êtes dans la tranche d’âge 50 / 74 ans, alors vous êtes concerné par le programme de dépistage du cancer colorectal par OC-Sensor. Également, si dans votre famille il y a un ou plusieurs cas de cancer colorectal, vous devez en parler avec votre médecin car même avant 50 ans, un dépistage pourra vous être proposé. Une fois l’avis de votre médecin, il vous indiquera la marche à suivre.

« À savoir » par Jean François Floch

• 95% des cancers colorectaux apparaissent après 50 ans.
• Dans 96% des tests par OC-Sensor, le dépistage ne révèle aucune anomalie.
• Pour les 4% restant, si du sang est détecté, une coloscopie sera nécessaire.
• Les personnes aux antécédents familiaux de cancer colorectal doivent passer un dépistage.
• Le test OC-Sensor est à faire chez vous, et vous recevez les résultats à la maison.

• Le nouveau test DECODE Lab de détection de progastrine circulante n’est pas à ce jour remboursé par la sécurité sociale. La présence de progastrine dans le sang indique la suspicion de présence de cellules tumorales et ce dés les tous premiers stades du cancer. Des études préliminaires du test DECODE Lab ont permis de définir un taux de faux positif très faible de l’ordre de 3%.